Stupefiant! Jamiroquai est de retour.

En 90, il etait la star ecolo du rock. Puis il a sombre dans les rails de la cocaine. Il revient avec un album plein de tubes.

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Interviewer Jay Kay, l'ame de Jamiroquai, releve de l'epreuve de force. Couche a 6 heures du matin pour cause

d'enregistrement d'album a terminer, Jay Kay n'est pas le plus frais des garcons lorsqu'il s'agit de passer a la question.

Depuis trois ans, Jamiroquai n'avait plus fait parler de lui, d'un point de vue discographique.

Mais sa vie privee, tourmentee pour cause d'abus en tout genre, s'est souvent retrouvee a la une des tabloids outre-Manche.

Aujourd'hui, il revient en force avec un nouveau disque epatant, bourre de tubes, de chansons pour les dance-floors,

et de ballades a faire pleurer les filles. Dans son sublime manoir en peripherie de Londres,

Jay Kay est pourtant plus fier d'avoir arrete les drogues que de son nouveau disque. Rencontre hallucinee et hallucinante.

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Paris Match... Musicalement, vous effectuez un virage à 180 degres, direction electro. Que s'est-il passe?

Jay Kay... Je reviens de trois ans sans actualite, donc pour surprendre, il fallait bien que je fasse un truc different. J'ai toujours peur de

ne plus jamais pouvoir ecrire. Je me dis que si je m'arrete trop longtemps, ca ne reviendra plus jamais. Et surtout, c'est la meilleure

maniere d'etre oublie tres rapidement. Je ne sais pas si le public se souvient encore de moi... Donc je n'arrete jamais.

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Paris Match... On vous a pourtant dit fatigue du groupe.

Jay Kay... C'est vrai. Je voulais faire un break, mais je n'ai pas pu.

J'aurais aime prendre une annee sabbatique, aller glander dans le sud de la France...

Je voulais retaper ma maison, je voulais prendre du bon temps. Et puis tous les gens qui m'entouraient sont partis les uns apres les autres...

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Paris Match... Pourquoi?

Jay Kay... Ils en avaient certainement ras-le-bol de la vie en tournee et de mon mode de vie tres rock'n'roll.

J'ai du trouver d'autres musiciens pour travailler. Le resultat est ce disque.

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Paris Match... Regrettez-vous toutes ces histoires?

Jay Kay... A 35 ans, j'aurais du avoir le temps de prendre du temps pour moi. Au lieu de ca, je travaille en permanence.

Et comme j'ai mon studio a la maison, j'ai l'impression d'etre constamment au boulot...

C'est pour ca que nous sommes alles enregistrer l'album a Majorque, au Costa Rica, en Italie, a New-York, a Los Angeles et en Ecosse.

C'est le meilleur moyen de voir du pays! Faire un troisieme disque chez moi me paraissait impossible.

Pour avoir un meilleur son, pour creer autre chose, il fallait partir. Je voulais travailler avec des choristes americains pour voir ce que c'etait...

Je tournais en rond dans ma musique, j'avais le sentiment d'avoir fait le tour du proprietaire, comme on dit...

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Paris Match... Comment avez-vous senti ce besoin?

Jay Kay... J'avais beaucoup de problemes a regler dans ma vie. Tout le monde est plus ou moins au courant, mais j'ai eu un probleme avec

la cocaine, dont je suis desormais desintoxique. Depuis un an et cinq mois! Il fallait que je me redresse, que ma vie sorte de ca.

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Paris Match... Quel a ete le declic?

Jay Kay... C'etait trop tout le temps. Sur la route, en studio, je n'en pouvais plus, c'est alle trop loin.

Alors j'ai dit stop. Et depuis le 1er janvier 2004 je suis clean.

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Paris Match... Qui vous y a pousse?

Jay Kay... Je savais seulement qu'il fallait saisir le bon moment pour y arriver. La veille de mon anniversaire, j'ai decide que la meilleure

chose a faire etait de payer l'un de mes amis pour veiller sur moi 24 heures sur 24. Il devait m'empecher de prendre de la drogue.

On s'est bien marres. Nous avons ecarte tous les types qui trainaient un peu trop autour de moi pour de mauvaises raisons.

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Paris Match... Etes-vous passe par un centre de desintoxication?

Jay Kay... Je n'en ai pas eu besoin! Je m'en suis sorti moi-meme, a la maison... [Il allume un petard.]

Le fait d'avoir un pote a mes cotes m'a sauve la vie. J'ai eu aussi de la chance. Je savais comment m'en sortir, j'avais l'envie, la volonte.

Si j'avais ete en centre, je serais reste cinq minutes!

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Paris Match... Pensez-vous avoir perdu dix ans?

Jay Kay... Je ne sais pas encore, c'est trop proche. Je suis certain de ne rien regretter.

Il y a eu beaucoup de moments de folie mais aussi de bons moments, beaucoup de rigolades, beaucoup de conneries...

A la fin de la derniere tournee, quand tout le monde a mis les voiles, ou a voulu jouer sa partition en solo, j'ai cru que c'etait la fin du trip Jamiroquai. J'ai eu tort. Je suis aussi ici aujourd'hui pour montrer qu'ils ont eu tort et que j'existe encore, toujours aussi beau et svelte!

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Paris Match... Vous aller desormais passer pour un chanteur pepere...

Jay Kay... On peut etre rock'n'roll sans la drogue, je vous le promets.

Depuis un an et cinq mois, je n'ai pas pris une seule ligne, et ma vie est toujours aussi fun...